Un ennemi sur mon territoire[PV Chroma]

Un ennemi"La vie nous réserve bien des rencontres, plus étonnantes les unes que les autres."

La nuit avait presque fini de tomber. Le soleil tardait à se coucher, et la lune montait, chassant l'astre lumineux, comme si elle lui disait "la nuit est mon domaine, part!!". Les guerriers du Clan des Etoiles apparaissaient peu à peu silencieusement, regardant de leur oeil bienveillant la terre. Ils observaient les clans. Certains se préparait pour aller porter leur messages aux guérisseurs qui ne tarderaient pas à s'endormir. Ils se concentraient pour trouver l'âme de celui avec qui ils voulaient communiquer. Les nuages partirent, comme chassés eux aussi par la lune et les ancêtres. l'astre de la nuit était presque plein, signe qu'une assemblée approchait.
Peau de Pluie, le guérisseur du Clan des Platines, s'habituait peu à peu à la mort de son ancien mentor. Il prenait ses responsabilités de guérisseur. Il était au stade d'être prêt à avoir un apprenti à qui il enseignerait le métier de guérisseur. Car le mâle gris savait qu'il n'était pas éternel, et qu'un jour il devrait rejoindre le Clan des Etoiles. Mais avant, il fallait assurer sa descendance, c'est-à-dire trouver un chat qui le succéderait, et qui, à son tour; trouverait un apprenti qui prendra sa place, etc...C'était le Grand Cycle de la vie. Un guérisseur ne pouvait pas mourir s'il n'avait pas avant trouver quelqu'un pour le remplacer. Ça ne s'était jamais produit jusqu'à maintenant, c'était contre la volonté du Clan des Etoiles. Peau de Pluie regardait les chatons de la pouponnière et se demandait lequel d'entre eux ferait un bon guérisseur plutôt qu'un guerrier. Le chat du Clan des Platines souriait devant ces petites boules de poils qui s'agitaient, innocentes. Un jour, il savait que les chatons devraient prendre leur responsabilités, et devenir des guerriers...ou bien des guérisseurs. Certains mourraient pendant le combat, leur sacrifice servant à sauver leur clan. Peau de Pluie trouvait courageux les chats qui se battaient ainsi, en faisant passer leur clan avant eux. Peau de Pluie faisait pareil, mais en les soignants. Il faisait passer les blessures des autres avant les siennes. Seul les solitaires peuvent faire passer leur vie avant tout le reste. Peau de Pluie avait quelque fois rêvé d'être solitaire mais, maintenant qu'il n'était plus un apprenti, seul sa voie de soigner les autres comptait pour lui.
Le nouveau guérisseur avait fini de donner leur plante à chacun de ses patients, et il vit le soleil se coucher. Il se dit qu'il était temps de partir chercher des baies de genièvres, elles sont bien meilleures à cette heure-ci. Peau de Pluie bâilla un bon coup puis se faufila à l'extérieur du Camp. Il se dirigea vers la Rivière Argenté où il repéra tout de suite le plan de baies. Il allait s'en procurer quand il perçut un bruit. Le mâle se retourna et huma l'air; une odeur de chat du clan des Copper lui parvint aux narines. Peau de Pluie lâcha ses baies et, toujours en gardant son calme, il se mit en position de combat et grogna:

-Qui va-là?

Qui va là ?

MOI.

VOUS ETES BIEN IMPRUDENT DE VOUS BALADER A LA NUIT TOMBÉE POUR CHERCHER QUELQUES BAIES... VOUS RISQUERIEZ DE FAIRE DE MAUVAISES RENCONTRES, VOUS SAVEZ.

On aurait pu croire que Peau de Pluie allait être effrayer, et qu'il allait détaler à toutes pattes prévenir les guerriers de son clan, car on pense que les guérisseurs ne savaient pas de battre. Mais celui des Platines était bien placé pour savoir que c'était totalement faux. Pour un chaton qui avait fuit son ancien clan et s'était perdu dans une forêt sombre et hostile pendant une nuit, un chat ennemi, aussi gros soit-il, ne lui faisait rien. C'est pour ça que le mâle ne frissonna même pas, et il resta sur ses gardes. L'inconnu ne voulait pas dire son nom, mais par chance, Peau de Pluie l'avait déjà vu aux assemblés, alors, sur un tout à fait normal, il répondit:

-Je sais que tu es toi, Idéal Imparfait. C'est pareil pour moi. Et pour ton information je n'ai pas peur de me balader seul la nuit, je ne suis plus un chaton. Ne crois pas que c'est parce que je suis guérisseur que je ne sais pas me battre. Je n'ai vraiment une très grande peur que d'une chose, et ce n'est certainement pas de toi, tu vois. Je ne sais pas si tu me reconnaît. Je suis Peau de Pluie, tu as dû me connaître sous le nom de Nuage de Pluie. Bref, je vais te demander de reculer gentiment jusqu'à ta frontière, tu vas partir, et personne n'en seras jamais rien, compris?

Peau de Pluie ne relâcha pas pour autant son attention sur le mâle qui tournait autour de lui. Les nuages étaient revenus, et un orage était tombé. Mais le guérisseur s'en fichait royalement. Il n'avait pas peur. Pour lui, Idéal Imparfait était un matou qui se vantait d'être plus fort que tout le monde, mais qui avait aussi ses faiblesses. Peau de Pluie ne se battrait pas. en bon guérisseur, il essayerait de deviner les faiblesses d'Idéal Imparfait, et il en tirerait profit, sans pour autant blesser le matou. Le guérisseur s'assit et se lava, toujours sur ses gardes et il attendit la réponse.

"Idéal Imparfait"

"Libre"

HÉ BIEN, DÉSENCHANTE, CHER PEAU DE PLUIE. JE VOUS VOUVOIE BIEN GENTIMENT ET VOUS ME TUTOYEZ, POUR ME DIRE QUI PLUS EST DE PARTIR ALORS QUE JE VIENS BIEN GENTIMENT VOUS PARLEMENTER ? Tts Tts Tts ...

SACHE QUE JE BOUGERAI PAS D'UN POIL, SALE BOUFFON DU CLAN DES ÉTOILES.

Peau de Pluie grogna. Il n'allait sûrement pas se laisser faire. Et les insultes ne lui faisait rien. Car au fond, le guérisseur savait quelque chose: Idéal Imparfait n'était pas le chat qu'il croyait être. Sa politesse en était une des preuves. Au fond de lui, c'était un bon chat. Peau de Pluie voulait lui en faire prendre confiance, et il savait qu'il n'y arriverait pas comme ça. Il garda son calme, et regarda son ennemi droit dans les yeux. Il savait qu'il ne l’impressionnerait pas pour autant. Ce n'était pas son but, de toute façon. Il garda son attention fixée sur son interlocuteur, toujours sur ses gardes. Idéal Imparfait se rendait-il compte qu'il n'était pas méchant comme il le pensait? sûrement pas. Il se prenait pour quelqu'un de méchant, aimant le sang et la guerre. C'était pour s'affirmer. Mais il n'était pas vraiment comme ça. Peau de Pluie murmura:

-Sache que je n'ai peur que d'une chose. Et ce n'est sûrement pas de toi

QUEL GRAND MATOU COURAGEUX ! ET PUIS-JE SAVOIR DE QUOI AS-TU DONC PEUR ? JE SUPPOSE QUE CA DOIT ÊTRE ÉNORME !

[1; je suis plus qu'en retard; 2; c'est nul.]

Peau de Pluie restait sur ses gardes. il était peut-être guérisseur, mais il avait des griffes et des crocs. S'il fallait, il se battrait. Il vit que le chat se moquait un peu de lui en posant la question. Mais le guérisseur du Clan des Platines répondit quand même, se retenant de ne pas pleurer, et avec un énorme boule dans le ventre et dans la gorge.

-Des renards.

Il avait laissé tombé ça; comme ça. Cela avait l'air du phrase banale, mais faisait remonter des souvenirs dans la tête du matou. Des souvenirs tristes. Alors qu'il voyait son ennemi qui allait encore rire, il ajouta, ne pouvant se retenir:

-C'est à cause d'eux que j'ai perdu ma famille, mes parents, mon clan. J'ai vu ma soeur se faire dévoré par un renards, et j'ai vu ma mère se faire déchirer le pelage par leur chef. Alors tu vois, je n'ai sans doute pas peur d'un chat comme toi.

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